Les styles d’apprentissage: mythe ou réalité ?

Que ce soit pour un cours d’anglais ou un coaching professionnel, tout formateur cherche à s’adapter aux apprenants qui sont en face de lui. A cet égard, qui n’a jamais entendu parler des différents styles d’apprentissage ? La recherche sur ce sujet remonte aux années 1930 et a beaucoup progressé depuis les dernières décennies. Depuis plusieurs années, de nombreux travaux se sont penchés sur la question, car l’éducation et la formation constituent également un vaste champ d’exploration. Certains chercheurs remettent totalement en cause cette classification. Qu’en est-il exactement ?

1. Les styles d’apprentissage

Le style d'apprentissage d'un individu, c'est son mode personnel de saisie et de traitement de l'information. En pratique, il s’agirait donc de la manière préférentielle d'aborder et de résoudre un problème.

Les recherches dans le domaine de l’enseignement nous démontrent qu’on a tendance à enseigner en se basant sur notre propre style d’apprentissage. Or, si l’on veut donner une formation linguistique efficace et que notre apprenant n’a pas le même style d’apprentissage que nous, il y aura des difficultés. Il serait donc pertinent pour tout formateur de se familiariser avec les différents styles d’apprentissage afin de rendre son cours plus percutant.

La classification la plus fréquente est la suivante, c’est celle qui fait appel aux sens :

Le visuel utilise mémorise plus aisément, les schémas, les images les photos, les personnes

L’auditif retient facilement les sons, les bruits et pour se rappeler des choses, il les répète plusieurs fois à haute voix.

Le kinesthésique fait le lien entre un souvenir  et des sensations : une odeur, une émotion, un goût, une atmosphère.

On peut lire sur différentes sources1 que 50% des personnes ont un profil visuel, 30% sont auditifs et 20% kinesthésiques. Même si l’on peut mettre en évidence un mode dominant chez l’apprenant, ce mode de classification est toutefois un peu restrictif.

Un autre modèle développé par David Kolb en 1984 semble plus transversal. D’après lui, tout apprenant passe par un cycle de quatre phases. Il observe que chaque personne préfère généralement deux phases de ce cycle.

  1.  Expérience concrète d’une action/idée. (Je repeins un mur du salon).
  2.  Observation de façon réfléchie et attentive. (Qu’est-ce que cela donne ? Est-ce que j’aime ça?)
  3.  Conceptualisation abstraite et théorique. (Est-ce que j’aurais pu utiliser une meilleur outils— un pinceau plutôt qu’un rouleau?)
  4. Mise en application de l’idée/action en fonction de l’expérience initiale. (Je tente une méthode différente)

Kolb a classé les modes d’apprentissage en en fonction de la phase du cycle que l’apprenant préfère. Il dégage ainsi 4 modes différents :

  • Le divergent :

Il préfère les phases 1 et 2 sur cette expérience. Le divergent met l’accent sur son imagination et est très lié à l’humain et aux émotions.

  • L’assimilateur :

Il préfère les phases 2 et 3.  Les assimilateurs aiment créer des modèles théoriques et sont à l’aise avec le travail sur les idées.

  • Le convergent :

Il préfère les phases 3 et 4. Les convergents aiment être pratiques et ont tendance à être peu émotifs.

  • L’accommodateur :

Il préfère les phases 1 et 4. Les accommodateurs s’adaptent facilement à de nouvelles expériences et ont tendance à trouver des solutions aux problèmes en se basant sur leur intuition.

2. Démythifier les profils d'apprentisssage

S’il peut être intéressant de cibler le mode d’enseignement en fonction du style d’apprentissage, il ne faut pas pour autant se focaliser uniquement sur ces aspects.

Les enseignants ne doivent pas se contenter de prendre en compte le style d’apprentissage de leurs élèves, mais également leur histoire personnelle et leurs intérêts.

  1. Un paramètre essentiel qui doit impacter directement le mode de présentation est également le contenu, et non le style d’apprentissage des étudiants.
  2. Il est primordial de déterminer avant tout les caractéristiques motivationnelles de l’apprenant. Un formateur doit se tenir toujours prêt à ajuster ses méthodes et vos techniques d’apprentissage et à faire appel à plusieurs sens plutôt qu’à un seul.
  3. L’apprentissage perceptuel, qui implique les sens, ne permet pas de prouver qu’un apprenant appartient à une catégorie spécifique. Il suggère simplement que les individus préfèrent certains styles d’apprentissage.
  4. Enfin, l’apprentissage peut prendre des formes diverses. L’essentiel est de déterminer les techniques les mieux adaptées par rapport aux résultats et aux objectifs souhaités. La formation ne doit pas reposer sur les styles d’apprentissage mais sur l’objectif visé par l’apprenant.